Ma vie danse sur le fil
Semblable aux funambules,
Aux équilibristes et trapézistes.
En effet, je la vois: elle défile,
Frêle comme une libellule.
Comment être optimiste?
Mon monde se prend dans la toile;
Au loin la Veuve guette,
Tapie dans l’obscurité:
Je suis sa proie, elle lève le voile,
Elle va mettre fin à sa diète;
Et pourtant, je le sais…
Mes moires me rappellent,
Veulent que je me souvienne
De ma vie, de mon monde,
De tout ce qui fût immonde.
Avant qu’elles coupent le fil,
Je me sens fébrile…
Je revois mes doutes, mes peurs,
Mes joies et mes peines;
Je revois toutes ces couleurs
Qui ont fait mon malheur.
Les images s’enchaînent
Par douzaine, sans gêne…
Avant qu’elles coupent le fil,
Mes moires, je me souviens…
Je me sens fébrile!